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“Bouddhabot” ou comment atteindre “l’illumination” grâce à l’intelligence artificielle



Des chercheurs japonais ont créé un outil pour apporter des conseils spirituels tirés des écritures anciennes via l’intelligence artificielle.

Que signifie le bonheur ? Vous pourrez bientôt poser la question à “AI Buddha”, un outil créé par des chercheurs japonais pour apporter des conseils spirituels tirés des écritures anciennes via l’intelligence artificielle.

Encore en phase de test, ce logiciel co-développé par une équipe d’universitaires spécialisés en religion et en informatique de l’université de Kyoto, a été programmé pour mémoriser environ 1000 enseignements tirés de textes bouddhistes.

Un système de dialogue par intelligence artificielle, baptisé “Bouddhabot”, répond aux questions des utilisateurs en se basant sur son apprentissage de ces textes.

Une toile de fond en réalité augmentée montre le petit Bouddha assis les jambes croisées dans l’environnement réel capturé par la caméra de l’appareil.

“Sagesse des temps anciens”

Selon Seiji Kumagai, l’un des principaux développeurs du logiciel à l’université de Kyoto, le Bouddha IA est aussi pensé comme une distraction thérapeutique face à “un monde réel de plus en plus stressant”.

“Les écritures bouddhiques représentent la sagesse des temps anciens”, dit à l’AFP ce professeur associé d’études bouddhistes et tibétaines.

“Notre objectif est que les gens appliquent cette sagesse ancienne à leur vie dans cette société moderne et qu’ils cherchent des moyens de devenir plus heureux”, ajoute-t-il.

Selon M. Kumagai, cet outil pourrait constituer une étape vers un monde spirituel virtuel, qu’il conçoit comme une alternative potentielle face à la diminution des temples japonais liée à la dépopulation.

Ouverture d’esprit

Mais avant que le bouddha numérique puisse être rendu public, l’équipe doit encore améliorer sa grammaire et gérer les erreurs contextuelles qui rendent parfois ses réponses insensées, qui peuvent le rendre trompeur et même dangereux, confie M. Kumagai.

“Que se passerait-il si, par exemple, des personnes ayant des pensées suicidaires consultaient l’avatar de Bouddha”, s’interroge notamment le chercheur.

Mardi, des étudiants et des membres de l’Université de Kyoto ont pu essayer l’outil.

Yuya Ohara, un fan de football de 19 ans, qui a demandé au Bouddha ce qui fait un joueur de football idéal, a obtenu cette réponse : “abandonnez votre possessivité”.

“J’en aurais ri si cette réponse venait de mes amis”, a-t-il déclaré à l’AFP.

“Mais comme elle venait du Bouddha, j’étais plus ouvert d’esprit”, dit-il, et l’a interprêtée comme l’incitant à ne pas trop garder la balle.

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